La descente aux enfers
L'année 2010 va signer ma descente aux enfers, mais je ne sais pas encore, que moi le M/V Lyubov Orlova, je vais vivre plus qu'un drame, puisque je vais devenir un vaisseau fantôme ( M/V pour Motor Vessel, navire à moteur ).
Les mauvaises nouvelles commencent le 27 août 2010, lorsque mon "sistership", mon navire jumeau, le Clipper Adventurer, s'est échoué sur un récif dans les eaux du Nunavut de la Baie du Couronnement ; on pourra lire avec profit, à l'adresse suivante, en date du 29 août 2010, les circonstances du naufrage, relatées par le cabinet Jim Walker of Walker & O'Neill Maritime Lawyers, relayant l'information du "National Post".
Mais ma véritable tragédie va commencer à la fin du mois de septembre 2010, quand j'ai été saisi à mon arrivée dans le port canadien de Saint John (Terre Neuve), par mon affréteur, Cruise North Expeditions, qui réclamait au propriétaire la somme de 250 000 dollars USD, pour des croisières annulées, somme à laquelle il a fallu rapidement ajouter les salaires des 51 membres de l'équipage qui n'avaient pas été payés depuis plusieurs mois.
Je me suis donc retrouvé comme abandonné dans un port, avec tout ce que cela entraîne.
Sans aucune nouvelle de l'armateur, les membres de l'équipage n'ont eu rapidement plus rien à manger, ni de quoi me prodiguer le minimum d'entretien ; laissés à leur sort, ils ne purent compter que sur le soutien des habitants du port et de l'International Transport Worker's Federation (ITF).
Après plusieurs semaines d'attente et de négociation, la plupart des hommes d'équipage m'abandonnèrent en novembre 2010 ; seuls quelques hommes resteront encore quelque temps pour me maintenir en condition, puis me laisseront dramatiquement seul, le long d'un quai de Saint John.
ICI Radio-Canada Info
Marins bloqués et bouleversés
Mise à jour le vendredi 8 octobre 2010 à 15 h 48 HAE
Glenn Payette/CBC
Les 51 membres d'équipage d'un bateau russe, le Lyubov Orlova, sont bloqués dans le port de Saint-Jean, à Terre-Neuve, depuis le 25 septembre.
Les 51 membres d'équipage d'un bateau russe bloqués depuis deux semaines à Terre-Neuve en raison de problèmes financiers commencent à s'impatienter.
Ce brise-glace de 100 mètres d'envergure se spécialise dans les croisières dans l'Arctique. Son propriétaire doit 250 000 $ à l'entreprise canadienne qui a affrété ce bateau. Par conséquent, les autorités canadiennes ont ordonné au Lyubov Orlova de rester à quai.
Svetlana Zhobana, qui travaille depuis 12 ans à bord de ce bateau, affirme qu'elle n'avait jamais rien vu de pareil. Elle dit que tout l'équipage est bouleversé. Elle ajoute que leurs proches, en Russie, s'inquiètent beaucoup pour eux, qu'ils n'ont pas reçu de salaire depuis des mois et qu'ils commencent également à manquer de nourriture.
Depuis quelques jours, l'Armée du Salut à Saint-Jean fournit des vivres aux membres d'équipage. Gerard Bradbury de la Fédération internationale des ouvriers du transport, tente également de les aider. Il déplore que les autorités russes abandonnent leurs citoyens.
Cependant, Igor Girenko, conseiller à l'ambassade russe à Ottawa, défend son pays. Il soutient que des discussions sont en cours entre les autorités russes et canadiennes. Selon lui, les membres d'équipage bloqués à Saint-Jean devraient bientôt pouvoir rentrer chez eux.
A la fin de l'année 2011, les autorités portuaires vont demander ma mise en vente au titre des droits non acquittés. Cette vente, ordonnée par la justice canadienne en novembre 2011, se concrétise en janvier 2012 par ma cession à la société Neptune International Shipping Compagny Ltd, domiciliée aux Iles Vierges Britanniques, pour USD 275 000.
Cette somme, toutefois, ne couvrait pas la totalité du passif qui additionnait les créances suivantes : USD 250 000 pour Cruise North Expeditions, USD 300 000 pour les salaires, USD 200 000 pour les droits portuaires ; mais personne ne s'opposa à la vente qui sera homologuée par un juge fédéral canadien le 18 janvier 2012, car tout le monde avait intérêt à mon départ, qui aurait dû avoir lieu avant la fin du mois de février 2012, date ultime fixée par le juge ; mais cela était sans compter que le courtier, en charge de la vente, pouvait reporter le départ s'il jugeait que les réparations devant me permettre de quitter le port étaient de nature à justifier une prolongation de ce délai : et c'est ce qui se passa.
Les préparatifs liés au départ durèrent près d'un an, car les nouveaux propriétaires, peu au fait des procédures et contraintes liées au redémarrage après plus d'un an d'arrêt total sans le moindre entretien ; du reste je me rappelle qu'une équipe d'ingénieurs et de mécaniciens venus pour me remettre dans un état de sécurité minimal, me quittèrent très vite, car ils constatèrent que j'étais infesté de rats : rien d'étonnant pour un navire à quai, abandonné.
A cette époque, plus personne ne se fait d'illusion pour mon avenir. Les nouveaux propriétaires, qui ne sont pas des armateurs, ont indiqué que j'étais destiné à la casse et qu'ils espéraient tiré USD 800 000 en contre valeur de ma carcasse.
La destination choisie est alors la République Dominicaine, où deux chantiers étaient susceptibles de m'accueillir (deux cales sèches de 105 et 135 m, et trois docks flottants de 60, 155 et 173 m), à moins que l'on me fasse m'échouer sur la plage pour une découpe "in situ".
La distance à parcourir est de 1 800 miles nautiques, soit 3 300 km, et prend entre 18 et 25 jours, à une vitesse de 4 noeuds en remorque, car je suis incapable de m'y rendre par mes propres moyens.
Pour cette opération de remorquage, la Neptune International Shipping Compagny Ltd va faire appel au Charlene Hunt, remorqueuur de l'armement Hunt Tugs & Barges Inc, basé à Rhode Island, mais la simple vue du remorqueur suscitait déjà des interrogations quant aux chances qu'avait notre convoi d'arriver sain et sauf à bon port. En effet, ce remorqueur semblait tout droit sorti d'un musée maritime, accusant un grand âge, de 12 ans mon ainé, et j'en venais à me demander lequel de nous deux était destiné à la casse !
Après 51 ans de bons et loyaux services, le force de traction nominale de ce remorqueur était limitée quel que soit l'entretien prodigué. Pour en finir avec le choix de ce remorqueur, il faudra attendre les résultats de l'enquête diligentée par le Bureau de la sécurité des transports du Canada, car son implication dans ce dossier est peut être plus complexe : en effet, certaines informations laisseraient à penser que ce remorqueur aurait été en vente début 2013 et que les nouveaux propriétaires du Lyubov Orlova seraient aussi les armateurs du Charlene Hunt : de là à imaginer que l'expédition comportait deux "envois en un", le Charlene Hunt effectuant son dernier voyage en m'accompagnant, moi le paquebot russe Lyubov Orlova, en République Dominicaine !
Mes nouveaux propriétaires, Reza Shoeybi et Husein Humayuni, font donc venir ce remorqueur de Rhode Island à Saint John, où il arrive le 9 décembre 2012, après une escale à Halifax en raison de très mauvaises conditions météorologiques et d'avaries subies, certains le décrivant comme étant proche du naufrage (eau accumulée nécessitant pompage pour le maintenir à flot, absence de vitres de passerelles, remplacées par du contreplaqué, poubelles sur le pont) .
Aux dires des propriétaires, et après expertise, je suis enfin prêt à voyager sans équipage (orifices obturés, gouvernails en position fixe, matériel calé, contrôle des fixations, dépose des ancres).
Le 23 janvier 2013 est le grand jour, après près de 16 mois d'immobilisation : en remorque du Charlene Hunt, je quitte enfin le port de Saint John, au grand soulagement des autorités portuaires locales et du ministère du transport ; mais il est à noter, qu'il n'a pas été retouvé trace d'une quelconque autorisation formelle de départ ou d'une inspection permettant de s'assurer que le convoi était en mesure de rejoindre sa destination.
23 janvier 2013
Une épave flottante quitte enfin le port de Saint.John’s à Terre-Neuve
Un paquebot abandonné dans le port de la capitale de Terre-Neuve et Labrador est enfin remorqué après avoir occupé un espace à quai pendant plus de deux ans. Le navire abandonné Lyubov Orlova a vu ses amarres largues vers midi 30 ce mercredi 23 janvier. Il a été pris en charge et remorqué dès ce moment.Le Lyubov Orlova sera remorqué jusqu’en République dominicaine où il a été vendu pour de la ferraille. Le voyage devrait durer trois semaines.Pour la petite histoire, ce navire a été bloqué au port de Saint.John’s par une hypothèque légale déposée par un créancier.Une société russe, Locso Shipping, était propriétaire du Orlova à hauteur de 90 pour cent.Au moment de l’arraisonnement au port, Locso Shipping, devait 250 000 $ à Cruise North Expeditions.Locso Shipping devait également plus de 300 000 $ en arrérage de salaire à l’équipage de 51 personnes.Depuis 2010, le navire abandonné a été vendu et revendu tout en restant amarré dans le port de Saint.John’s.
cbc.ca
radio-canada.ca
Dès le lendemain, le câble d'ammarrage lâche ; après de vains efforts pour me récupérer, à la dérive dans des vagues de 3 mètres, les gardes-côtes canadiens donnent l'orde au Charlene Hunt de rentrer au port le 27 janvier 2013, pour "raisons de sécurité". Le fait que ce remorqueur ait eu l'autorisation de me tracter en plein hiver et dans une mer démontée a fait très vite polémique, obligeant l'administration canadienne à communiquer et à déclencher une enquête.
Enquête maritime M13N0001
Le Charlene Hunt : Perte de remorque du vaisseau Lyubov Orlova, au sud du cap Race à Terre-Neuve
L'événement
Tôt le matin du 24 janvier 2013, le vaisseau Lyubov Orlova s'est détaché du remorqueur Charlene Hunt, au sud du cap Race à Terre-Neuve. Il n'a pas été possible de reprendre le remorquage, de sorte que le Lyubov Orlova est maintenant abandonné à la dérive dans les eaux internationales.
L'enquête
Terry Hiltz s'est joint au Bureau de la sécurité des transports du Canada à titre d'enquêteur principal, Marine, en 2012. Il a auparavant occupé divers postes à la Garde côtière canadienne (GCC), dont le poste d'officier mécanicien dans l'Extrême-Arctique, sur des navires baliseurs et sur des vaisseaux veillant au respect des règlements sur la pêche. Il a également participé à des opérations de recherche et de sauvetage. De plus, il a assuré le rôle de directeur de l'entretien des vaisseaux à terre et d'expert technique au cours de contrats de radoub à bord de divers vaisseaux de la GCC.
Processus d'enquête du BST
Une enquête du BST se déroule en 3 étapes :
- L'étape du travail sur le terrain : une équipe d'enquêteurs examine le lieu de l'événement et l'épave, interviewe les témoins et recueille toute l'information pertinente.
- L'étape d'examen et d'analyse : le BST examine toute la documentation liée au dossier, effectue des tests en laboratoire sur des composantes de l'épave, établit la chronologie des événements et identifie toute lacune en matière de sécurité. Lorsque le BST soupçonne ou constate des lacunes en matière de sécurité, il en informe sans tarder les organismes concernés sans attendre la parution du rapport final.
- L'étape du production du rapport : une version confidentielle du rapport est approuvée par le Bureau et envoyée aux personnes et organismes qui sont directement touchés par le rapport. Ceux-ci ont l'occasion de contester ou de corriger l'information qu'elles jugent erronée. Le Bureau considère toutes les observations fournies avant d'approuver la version définitive du rapport, qui est ensuite publiée.
Médias
- 01 février 2013 — Le Bureau de la sécurité des transports du Canada envoie une équipe à St. John's (Terre-Neuve-et-Labrador) pour enquêter sur un incident impliquant le remorqueur Charlene Hunt et le navire de croisière Lyubov Orlova.
- Date de modification - 05 juillet 2013 - Avis de déploiement - Le Bureau de la sécurité des transports du Canada envoie une équipe à St. John's (Terre-Neuve-et-Labrador) pour enquêter sur un incident impliquant le remorqueur Charlene Hunt et le navire de croisière Lyubov Orlova
- 01 février 2013 - Gatineau (Québec) – Le Bureau de la sécurité des transports du Canada (BST) dépêche une équipe d'enquêteurs à St. John's (Terre-Neuve-et-Labrador) pour enquêter sur un incident impliquant le remorqueur Charlene Hunt et le navire de croisière Lyubov Orlova, qui s'est détaché de son câble de remorque en route vers la République dominicaine et est parti à la dérive. Le BST va recueillir des informations et évaluer l'événement.
Le BST est un organisme indépendant qui mène des enquêtes sur des événements maritimes, de pipeline, ferroviaires et aéronautiques. Son seul but est de promouvoir la sécurité des transports. Le Bureau n'est pas habilité à attribuer ni à déterminer les responsabilités civiles ou pénales.
Pour de plus amples renseignements :
Bureau de la sécurité des transports du Canada
Relations avec les médias
819–994–8053
Seul à la dérive
Dramatiquement seul, sans remorqueur, sans propulsion, sans équipage, sans balise GPS (celle installée à bord au moment du départ se révélant hors service), avec pour tout moyen de signalement des balises de détresse à déclenchement automatique, moi, Lyubov Orlova, je commence alors une dérive dans l'Atlantique Nord. Durant près d'une semaine mon sort n'interese personne, sauf peut être mes propriétaires, qui m'avaient toutefois assuré, pour mon dernier voyage, par une police d'assurance "TLO" (Total Loss Only).
Le 30 janvier 2013, on reparle de moi, car je m'approche du FPSO "Sea Rose" (compagnie Husky Energy), positionné sur le champ pétrolier Hibernia. La compagnie pétrolière envoie alors imméditement un remorqueur, l'Atlantic Hawk, qui me passe une remorque et m'éloigne ainsi des plate-formes et du FPSO, afin que je ne constitue plus une menace pour les installations de la compagnie.
L'Atlantic Hawk me gardera en remorque jusque dans l'après-midi du 1er mars ; un transfert sera opéré avec le Maersk Challenger, remorqueur affrété par le ministère des transports canadiens. Malheureusement, le câble d'amarrage rompt quelques minutes après sa mise en place et les conditions météorologiques difficiles (creux de 7 mètres, vents violents atteignant en rafale 140 km/heure) ne permettront pas de me récupérer et de me passer un nouveau câble.
Après ces deux épisodes de l'Atlantic Hawk et du Maersk Challenger, suffisamment éloigné de la plate-forme, n'étant plus considéré par les autorités canadiennes comme une menace pour la navigation, je suis définitivement laissé à mon sort, en dehors des eaux sous juridiction canadienne, transférant ainsi l'ensemble des obligations sur mon propriétaire et l'Etat du pavillon !
Mais qui va s'occuper de moi, d'autant plus que je n'intéresse plus personne, eu égard au principe "no cure no pay" (pas de rémunération du sauveteur sur la valeur du bien sauvé), parce que je ne vaux presque plus rien ?
Ma situation va commencer à intéresser les juristes, car les responsables de ma dérive devraient mettre un terme à cet état : la société de remorquage, l'Etat du pavillon, les propriétaires de l'épave, la compagnie d'assurances ; mais en dehors des eaux territoriales, qui peut les contraindre à mettre fin à ma dérive, en l'absence de police internationale et de fonds international d'intervention ?
Pour une étude approfondie de la situation juridique vous pourrez consulter l'article de Marie Bourrel du Centre de droit maritime et océanique, Université de Nantes, Droit de l'environnement n° 211 - Avril 2013, pages 122, 123, 124.
Pendant plusieurs semaines, il ne se passera pas grand chose, sauf que mes propriétaires interviewés à plusieurs reprises par les médias locaux reconnaîtront que faire partir ce convoi à cette époque de l'année n'était sans doute pas la meilleure idée ; ils en profiteront pour tenter de mouiller les autorités locales qu'ils considèrent aussi comme étant responsables de ce désastre, en laissant partir le convoi s'il n'était vraiment pas apte à prendre la mer, et surtout en me laissant filer seul après la rupture du câble d'amarrage qui me liait au Maersk Challenger, remorqueur affrété par le gouvernement canadien, et ce aux seuls motifs qu'il y avait du mauvais temps et que j'étais désormais dans les eaux internationales.
Ce point de vue est aussi partagé par certaines associations, qui soulignent qu'au-delà de l'obligation légale, il y avait une obligation morale à ne pas me laisser dériver sous prétexte que je n'étais plus dans les eaux sous juridiction canadienne. Dès que les conditions météorologiques se seraient améliorées, ce remorqueur aurait été capable de me suivre et de me passer un nouveau câble, mais cette option signifiait que j'étais condamné à revenir au Canada, ce que les autorités du port de Saint John ont tout de suite refusé dès que l'hypothèse fût évoquée.
Le 23 février 2013 à 12H49, je réapparais sur les écrans radars avec l'annonce du déclenchement d'une balise de détresse enregistrée à mon nom, le Lyubov Orlova ; cette balise, à déclenchement automatique au contact de l'eau, fait craindre mon naufrage, car la zone où je me trouvais était parsemée d'icebergs ; il est aussi possible que cette balise ait été sur l'un des canots ou radeaux de sauvetage, et dont la chute ou un contact violent avec un objet ou la mer, aurait pu provoquer le déclenchement ; mais aucune information n'a été diffusée sur le sort de cette balise et les positions qu'elle aurait pu donner.
D'autres informations vont parvenir via la National Geospatial Intelligence Agency (NGIA), agence du gouvernement américain qui édite quotidienenment des "Navigational Warning" informant les navigateurs sur les personnes en détresse, des objets et des événements présentant un danger immédiat pour la navigation.
Dans son édition du 24 févier 2013, soit 24 heures après le déclenchement de la balise de détresse, il est fait mention de mon nom dans le NAVAERA IV 90/13 (1. DERELICT M/V LYUBOV ORLOVA ADRIFT VICINITY - 49-22.70N 044-51.34W REPORTS TO CANADIAN COAST GUARD).
Je serai également repéré le lendemain et il sera ainsi possible de me suivre durant trois jours, jusqu'au 26 février 2013 ou le NAVAREA IV 113/2013 donnera ma dernière position connue, à tout le moins publique (1.DERELICT 295FOOT M/V LYUBOV ORLOVA ADRIFT IN 52-10.1N 035-30.2W AT 252054Z FEB.2.CANCEL NAVAREA IV 109/13).
Depuis aucune nouvelle, jusqu'à ce 23 janvier 2014, hormis quelques articles de presse annonçant que ma dérive pourrait me conduire à m'échouer sur les côtes islandaises ou norvégiennes. Pour les spécialistes de la mer, j'étais alors destiné à devenir un vaisseau fantôme, comme il en a existé de nombreux, tel le SS Baychimo, abandonné par son équipage en 1931 et qui erra pendant près de 38 ans avant de disparaître définitivement.
Vendredi 24 janvier 2014 12 h 31 sur "Ici Radio Canada"
Un bateau de croisière russe abandonné pendant deux ans dans le port de Saint-Jean, à Terre-Neuve, est maintenant sujet d'actualité dans plusieurs médias, notamment au Royaume-Uni.
Il s'agit du Lyubov Orlova, un navire russe qui avait été abandonné à Saint-Jean en 2010 lorsque son propriétaire a connu des difficultés financières.
En janvier 2013, il a quitté Saint-Jean pour être remorqué en République dominicaine où il devait être vendu pour la ferraille. Le câble le reliant au remorqueur s'est rompu. Le bateau est à la dérive sur l'Atlantique depuis ce moment. Les efforts pour le récupérer ont échoué.
Il se trouverait maintenant près des côtes du Royaume-Uni, estime la Garde côtière britannique. La presse britannique s'est emparée du sujet, jeudi, et elle s'amuse bien. Le Lyubov Orlova a même été qualifié de bateau fantôme infesté de rats cannibales.
Le sujet a été repris par des médias aux États-Unis, en Inde et en Australie.
La position du navire est encore inconnue à l'heure actuelle. Il pourrait toujours être à la dérive comme il pourrait avoir sombré.
Samedi 25 janv. 2014 - L'incroyable histoire du Lyubov Orlova, un bateau infesté de rats cannibales à la dérive depuis un an - Par Gentside
Le Lyubov Orlova est un navire d'exploration construit en 1975. Abandonné il y a un tout juste un an en plein océan Atlantique après un remorquage raté au large du Canada, le bateau long de 100 mètres est depuis à la dérive. On raconte qu'il est infesté de rats cannibales et qu'il se dirigerait actuellement vers les côtes britanniques.
Un bateau fantôme à la dérive depuis un an, sans équipage ni système de localisation mais avec à son bord "des centaines de rats cannibales" serait sur le point d'accoster, rapporte le Daily Mail.
À la dérive suite à un transfert raté
Le Lyubov Orlova a été construit en 1975 en Yougoslavie où il a été nommé en hommage à Lioubov Petrovna Orlova, une célèbre actrice soviétique. Navire d'exploration scientifique, il a d'abord effectué des croisières en Antarctique avant d'être revendu à plusieurs compagnies maritimes.
Le 23 janvier 2013, le Lyubov Orlova quitte l'île de Terre-Neuve, au Canada, à destination de la République Dominicaine. Mais le câble de remorquage cède et le bateau part à la dérive dans les eaux internationales. Rattrapé quelques semaines plus tard par les autorités canadiennes, celles-ci le lâchent finalement, estimant qu'il ne représente plus aucun danger.
Près d'un an plus tard, et bien qu'il soit impossible de le localiser précisément, des experts, s'appuyant sur des images satellites, affirment qu'il se dirigerait actuellement vers les côtes britanniques.
"Il ne faut surtout pas que les rats en sortent"
Interrogé par le Daily Mail, un porte-parole de la Maritime and Coastguard Agency de Grande-Bretagne a tenu à prévenir que si rien n'était encore avéré, ils se tenaient néanmoins prêts. "Nous n'avons aucune trace du navire depuis avril mais nous agirons en conséquence" a t-il déclaré.
Selon le quotidien anglais, le bateau serait occupé par des centaines de rats qui, faute de nourriture, s'entretueraient pour survivre. (...)
24 janvier 2014 à 18h07 - Le Télégramme - Bateau fantôme, la rumeur du navire infesté de rats
Où est le Lyubov Orlova ? Le navire de croisière russe, à la dérive depuis 2010, avait été repéré en janvier 2013 par la marine américaine qui a décidé, ne notant pas de danger immédiat, de le laisser dériver dans les eaux internationales. Ce navire fantôme fait depuis l'objet de rumeurs les plus folles. La dernière date de ce vendredi.
Les autorités britanniques démentent.
Un quotidien britannique, The Sun, a relayé les propos d'un chasseur de bateaux fantômes qui affirmait que le Lyubov Orlova se trouvait actuellement à quelques miles des côtes britanniques... avec, à son bord, "des centaines de rats cannibales" selon une interprétation assez libre des journalistes du tabloïd.
La rumeur, reprise comme une information par de nombreux médias européens, dont Le Télégramme, a été démentie officiellement par les autorités britanniques en milieu d'après-midi. Le Lyubov Orlova existe bien. Il est bien à la dérive depuis plusieurs années. Mais aucune nouvelle observation du navire n'a été faite ces derniers mois. Toutes nos excuses.
Journal Du Canada - Dimanche , 25 janvier 2014
Le navire « Lyubov Orlova » inquiète les britanniques à cause des rats « cannibales »
C'est une information qui donne froid au dos. Selon des informations rapportées par le « Daily Record », le navire de croisière Russe Lyubov Orlova, disparu des radars depuis plusieurs mois, serait en train de dériver vers les côtes Britanniques. D'après la même source, ce qui inquiète le plus les britanniques est non pas la dérive de l'épave en elle même, mais plutôt son équipage.
D'après eux, le navire est infesté de rats cannibales : film digne des fins apocalyptiques. Selon le quotidien, c'est depuis janvier 2013 que le « vaisseau fantôme » est à la dérive.
Après avoir quitté le Canada en direction de la République Dominicaine pour être placé dans un chantier de démolition, la ligne de remorquage a lâché d'où sa dérive. Le Lyubov Orlova avait été repéré en février dernier près des côtes Irlandaises, puis en Mars par la garde côtière Canadienne au large de la côte de Terre Neuve, depuis plus rien. Aujourd'hui, les spéculations battent leur plein. Il y a ceux qui sont certains que l'épave a coulé vu les innombrables tempêtes, orages et rafales de vents et il y ceux qui pensent qu'il flotte encore dans l'Atlantique Nord.
Personne ne peut donner l'emplacement exact de l'épave vu la défaillance de son système de positionnement, mais une chose est sûre : les gardes côtiers Britanniques resteront en alerte en cas de détection du navire. Ils ne permettront en aucun cas d'être envahis pas des rats cannibales.